Le Djéli du Village

Raconté par Noumoussadian Kanté

(Extraits du texte transcrit par Lancéni Balla Keita

« Je suis Djéli depuis plusieurs génération ; on naît Djéli, on ne le devient pas ; notre société est ainsi faite avec des rôles définis pour tout un chacun. Notre rôle, bien que banal pour les gens actuellement, n’a pas été comme cela dans le passé ! Chaque famille princière avait son Djéli pour lui enseigner les faits et gestes des ascendants, pour l’éduquer sur la vie sociale. En fait dans le passé, nous étions le tisserand des relations sociales. Notre parole est plus qu’une arme de guerre, car nous magnifions les faits banals pour en faire des faits exceptionnels et vice versa. Nous sommes les maîtres de la parole. Aucun débat oratoire ne nous échappe, ne résiste à nous. »

« Connaissant l’histoire de toutes les familles de tout le village, lorsque nous sommes sollicités, nous entreprenons des démarches afin de raffermir les rapports et tisser des liens de mariage entre elles. Etre Djéli dans notre société comporte de lourdes charges. Par notre musique, nous donnons du plaisir à notre communauté, car nous avons l’art de composer des chants et de jouer les instruments de musique pour magnifier les faits. »

Un Djéli ne se marie qu’avec une Djéli. Au Mandé ; les noms de familles Djéli sont connus : KOUYATE, DIABATE, DANTE, KAMISSOKO, SOUMANO, KOÏTA.

De plus en plus, le Djéli perd de son importance dans la société moderne.

Auteur : Lancéni Balla keita

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